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Publié le par danilo casti

Leïla Naït - 44 ans


Il n’y pas beaucoup de femmes parachutistes, non ? Vous êtes une exception ?
En effet oui, ce n’est pas encore une discipline très féminine. Il faut dire de plus, que le parachutisme sportif féminin subit une double contrainte, celle – habituelle – de tous les sports dits « virils » et celui de l’argent. Il faut bien reconnaître que c’est un sport qui demande des moyens financiers plutôt importants. Alors les deux aidant, ce n’est pas facile pour les femmes. Mais on pourrait en dire autant du rugby, ou encore pour rester dans un sport élitiste, du golf. Combien de femmes dans les circuits de golf  ? Et dans les circuits automobiles ? De par mon travail, j’ai réussi à me hisser à un bon niveau ma foi : 4ème à l’échelon mondial en 1994. 4 000 sauts cette année-là. Pas mal non,  pour une « exception » ? Mais vous avez raison nous n’étions pas très nombreuses comme Marocaines dans les circuits à cette époque

Quant à vous, comment avez-vous fait ?
Je suis adjudant-chef dans l’armée de l’air. Voilà. Ou plutôt adjudant-chef à la retraite. Oui, à la retraite, je sais que cela peut paraître curieux, mais vous savez que dans l’armée, on part plus tôt qu’ailleurs. Donc voilà comment j’en suis là. Les moyens financiers de ma famille n’étaient absolument pas à la hauteur de la nécessité, surtout il y a vingt ans. Le parachutisme sportif en était à ses tout débuts au Maroc, et les conditons matérielles étaient bien plus difficiles qu’aujourd’hui. Et comme je voulais sauter… Ne me demandez surtout pas pourquoi. Je ne le sais même plus moi-même. D’ailleurs faut-il absolument une raison à des rêves d’enfant ? Je voulais sauter, c ‘est tout. J’ai donc fait ce qu’il fallait pour y parvenir. La seule voie possible pour moi, c’était l’armée. De plus, l’armée me convenait bien comme école de vie. La discipline que cela implique, le fait aussi que nous étions très peu nombreuses à l’époque, dans l’armée de l’air. Je réalisais à la fois mon rêve de petite fille, j’étais une « exception », et il y avait plein de beaux mecs autour de moi. (rires). Que désirer de plus ?

Et aujourd’hui, que faites-vous ?
Hummm, du pliage ! Moins enthousiasmant que de sauter mais tellement indispensable. D’un pliage correct de la voile dépend la vie de celui qui saute. Cela explique ainsi que les plieurs sont tous d’anciens parachutistes qui connaissent bien l’enjeu de leur travail. Autre avantage, cela me permet de rester active dans le milieu du parachutisme. Je saute encore quelques fois mais j’ai eu une luxation à l’épaule l’an dernier et du coup, je dois me calmer un peu, mais dans quelques mois ce sera oublié, je serai comme rajeunie. Et puis la relève est prête. Mon fils de 15 ans me suit dans tous les meetings, il sautera lui aussi bien sûr.

Publié dans portrait marocain

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S
<br /> <br /> best mum ever !<br /> <br /> <br /> <br />
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D
Bonjour Leïla,J'ai lu ton blog avec un grand intérêt !Voici le mien ... : http://miss-air.over-blog.fr/ le blog des anciens de Bergerac.J'ai aussi volé en parapente au Maroc, à Moulay-Bousselham.Bien cordialement / jD
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