Meeting aéronautique international de Beni Mellal

Publié le par danilo casti

17/18/19 mars 2006

Samedi en début de matinée, les organisateurs ont de quoi s?alarmer. Depuis le milieu de la nuit, des trombes d'eau se déversent sur Beni-Mellal. Interrogés, les spécialistes de la météo font la moue : « temps couvert avec risques de fortes giboulées ». CQFD. Nous sommes en plein milieu du mois de mars, au piémont du Moyen-Atlas. Rien que de très normal. N'empêche ! Le commandant Karim (directeur de l'aéroport), Georges Minnegheer (directeur technique, chargé de la sécurité) et Omar Benizi (directeur technique national du parachutisme sportif) sont plutôt inquiets. Il y a de quoi. Près de 500 participants, Marocains, Belges, Français, Néerlandais, Britanniques, sont attendus pour ce week-end à Beni-Mellal. Beaucoup d'entre eux sont déjà là depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Ce qui « fait grimper de 70% la fréquentation des trois grands hôtels de la ville par rapport à l?année dernière à la même période ».
Le ciel sera pourtant clément, quelques gouttes tomberont par-ci, par-là, dans la journée mais sans empêcher le bon déroulement des opérations de sauts prévues. Seul le vent qui souffle assez fort empêchera le gonflage de la montgolfière. Ce sera pour demain si le temps le permet.
Sous l'œil attentif de monsieur le Wali de Beni-Mellal, des élus et de tous les corps constitués de la Région, le meeting se déroule sur trois jours dont deux ouverts au public qui sera fort nombreux le dimanche, soleil aidant. Mis à part le volet sportif évident de l'événement, nul ne cache ici, l'intérêt économique que constitue l'aéroport de Beni-Mellal pour le développement régional. Les chiffres sont éloquents : 7 200 sauts, 5 230 nuitées, 523 inscrits de 10 nationalités différentes (dont une Japonaise, dix Hongrois et deux Américains). Tout cela en quatre mois, de la mi-décembre 2005 à la mi-mars 2006.
L'objectif affiché des dirigeants de l?aéroport et des élus de la Région est de faire de cet espace aérien, l'attraction touristique majeure dans les années à venir.
Côté sportif, les amateurs de pilotage civil, de parachutisme, de parapente et de vol-à-voile trouvent à Beni-Mellal un espace aérien sécurisé. Ce n'est « pas comme à Marrakech ou Casa où il faut slalomer entre les vols commerciaux » comme le dit joliment l?un des habitués des circuits marocains. Si la pratique de ces sports reste encore plutôt élitiste (12 000 dhs - <1000 € -  la semaine, pour apprendre à sauter, sans compter l'hébergement), le spectacle qui a été offert aux centaines de spectateurs venus ce week-end en famille, à pied de Beni-Mellal et des douars environnants, reste fascinant pour l'humain moyen. Ceux que les « volants » appellent les « rampants » ont frissonné aux atterrisages parfois fort acrobatiques des parachutistes et ont retrouvé leurs émotions d'enfants, entre giboulées et décollages décoiffants. Si ceux-là n'apportent pas forcèment un « plus économique » à la Région, ils apportent la chaleur et l'enthousiasme des Marocains pour toute espèce de fêtes, aéronautiques ou autres. Cela ne se comptabilise certes pas en nuitées hôtelières, mais fait partie complètement de ce que recherchaient également tous les sportifs étrangers qui étaient ce week-end à Beni Mellal.


Interview : Commandant Abdelali KARIM


Qu'est-ce qui singularise l?aéroport de Beni Mellal ?
Notre petit aéroport est situé idéalement. D?abord sur un plan géographique, au piémont du Moyen-Atlas, sur un plateau qui bénéficie d?un micro-climat tempéré toute l?année. Ensuite, nous sommes presque à équidistance de la capitale économique du Royaume, Casablanca et de celle du tourisme, Marrakech. Ce qui veut dire concrètement, une facilité d?accès par tous moyens de communication. Enfin, nous avons la chance de bénéficier ici d?un environnement naturel ? regardez ces neiges éternelles là-haut ! ? extraordinaire, que peu d?aérodromes sportifs dans le monde peuvent offrir.

Quelle est votre situation sur le plan national ?
Je répondrais presque à côté, mais cela vous donne une idée encore plus précise. Nous sommes en effet classés dans les 30 premiers aéroport internationaux pour l?aéronautique sportive.

Cette grande construction derrière nous ?
Ce hangar est notre grande fierté. Il va donner un essor encore plus grand à la pratique du parachutisme sportif dans notre région. Financé par la Région, il va permettre d?accueilllir convenablement les milliers (près de 5 000 adhérents cette année) d?adeptes de par le monde qui, depuis quelques années, viennent régulièrement sauter ici.

Des projets ?
Plein. Notamment celui de développer un centre de vol-à-voile, qui est pour l?instant gelé par manques de moyens financiers. Développer aussi les moyens d?accueil de façon à allonger la saison de sauts en parachute sur 6 mois au lieu de 3 actuellement. Réussir encore mieux le meeting de l?année prochaine.

Publié dans Société

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