Reviendra, reviendra pas ?

Publié le par danilo casti

Mohamed Nadir - 24 ans


Vous êtes actuellement stagiaire de l’université française dans une entreprise marocaine. C’est habituel ou extraordinaire ?

Je pense que cela devient de plus en plus fréquent. D’ailleurs l’université elle-même nous y encourage. J’effectue donc un stage de fin de semestre dans le cadre d’un master 1 de Génie Civil de l’université de La Rochelle, en France. J’ai choisi de faire ce stage ici à Casablanca, parce que je susi originaire de la ville et que c’est l’occasoin de passer quels semaines chez moi. Par alleurs, il y a aussi l’intérêt de passer quelques temps dans une entreprise marocaine pour vérifier la pertinence de ma formation française dans un contexte marocain. C’est en fait cet aspect qui m’intérsse le plus car je compte bien revenir au Maroc et je ne veux pas me retrouver en terra incognita dans quelques années.

Pourquoi être parti en France pour ce cursus et comment s’est passé la première année ?
Parce qu’il n’y a que deux établissements marocains qui dispensent une telle formation – ingénieur en génie civil – l’un à Mohammedia et l’autre à Casablanca. Tous deux sont extrêmement éllitistes et concernent des effectifs très réduits. Et il n’y a pas non plus d’établissement privé… En France, chaque université au moins, voire plus dans certaines régions, possède ce type de fillières. Etant francophone, le choix était évident. Quant à mes débuts d’étudiant marocain en France, ça a été assez dur. Maintenant je me demande encore comment je m’en suis tiré. D’autant que le choix de La Rochelle s’était fait largement au hasard d’une acceptation de mon dossier universitaire. Je savais à peine où se trouvait cette ville, avant d’y débarquer. De plus, comme je n’avais ni famille, ni point de chute particulier en arrivant là-bas, je suis d’abord allé loger à l’auberge de la jeunesse. Puis j’ai été aidé et hébergé par une association musulmane dans une mosquée. Puis un étudiant comme moi, mais qui avait une chambre dans la cité U, m’a hébergé (illégalement) chez lui pendant plusieurs mois. J’avais fait une demande au CROUS pour une chambre en cité U. Je l’ai finalement obtenue. Et depuis, je vis cité U, je mange restau U…

Comment voyez-vous votre avenir ?
Après mes études, j’en ai encore pour quatre ans si tout va bien, je serai ingénieur. Je sais que cette formation débouche très vite sur du travail, donc je pense que je resterai quelques temps en France, pour acquérir une solide expérience professionnelle, puis je rentrerai au Maroc pour créer ma propre boîte de conseil en ingiénierie civile. Mon père possède une petite entreprise de bâtiment, ce sera la socle de ma future entreprise. Je ne me vois pas émigré toute ma vie en France, ou ailleurs ; j’ai envie de pouvoir vivre dans mon pays, d’y faire ma vie, d’y voir grandir mes enfants…

Publié dans Société

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